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La gestation pour autrui d’un point de vue éthique

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Au-delà du débat sur le mariage entre personnes de même sexe, la presse a abordé le sujet de l’adoption certes, mais beaucoup aussi le sujet de la procréation médicalement assistée (PMA) et de la gestation pour autrui (GPA).

Sur Rue 89, un article récent se frotte à l’épineuse question de l’éthique.

Sur ces premiers sujets, rappelons que (sondage exclusif Pèlerin/Ifop), les Français expriment une opinion qui paraît désormais tranchée : 60 % disent « oui  au « mariage pour tous ». En revanche, ils disent « non » à 54 % à l’adoption et à 53 % au recours à la procréation médicalement assistée.

Concernant la GPA, selon le Figaro, 31% des personnes interrogées sont « très opposées », et 28% « plutôt opposées » à la GPA, définie dans la question posée comme le « fait qu’une femme porte l’enfant d’un couple qui a fourni ses embryons ». Ce total fait 59%.

Remarque en passant, je trouve étonnant que si 53% soient contre la PMA, 59% soient contre la GPA…  la PMA recouvrant le don de sperme, don d’ovule, don d’embryon et GPA.

L’article de Rue 89 se fonde sur une émission d’Alain Finkielkraut sur France Culture.

« Ainsi, une gestation pour autrui pourrait être encadrée de la manière suivante (Finkielkraut cite E. Badinter). La femme qui se proposerait de porter l’enfant devrait remplir un certain nombre de conditions :

  • avoir moins de 35 ans ;
  • avoir déjà eu des enfants ;
  • être en bonne santé ;
  • ne porter qu’une fois un enfant pour quelqu’un d’autre ;
  • avoir un niveau de vie convenable afin de ne pas être contrainte financièrement de le faire ;
  • que tout le processus soit bénévole ;
  • que les frais de santé soient pris en charge par les parents d’intention, et que la femme porteuse ne tire aucun bénéfice financier de l’opération. »

La GPA éthique, c’est une bonne action, en somme, pour des parents qui ne peuvent concevoir.

Je me suis posée alors deux questions de manière concrète, acceptant d’oublier mes préjugés théoriques sur la gestation pour autrui.

1) Si je ne pouvais pas concevoir « naturellement », voudrais-je demander à une femme de porter mon enfant ?

2) Si je connaissais 2 personnes qui ne pouvaient concevoir « naturellement », accepterais-je de porter leur enfant ?

Je simplifie volontairement la question de la filiation, car répondre à ces questions est déjà bien compliqué et je n’ose pas imaginer le cas où une femme porteuse porterait un enfant dont la mère biologique n’est pas moi.

Vous trouverez ma réponse à ces questions sur mon blog : Mon éthique de la gestation pour autrui

L’élément central de toute opinion, de tout débat, selon moi, ne devrait pas être l’infertilité d’un couple ni le désir d’enfant, encore moins l’orientation sexuelle d’un couple. Il devrait être l’enfant lui-même.

Dans le cas de l’adoption, l’enfant est déjà né, il a une histoire et un destin. L’adoption sera ce pari de lui offrir mieux.

Dans le cas de la PMA que je définirais par PMA simple (à l’exclusion de la GPA donc), l’enfant est littéralement créé par le désir de ses parents, comme dans le cas d’une conception naturelle. On offre à l’enfant à naître la même histoire que s’il avait été conçu naturellement, MAIS il portera peut-être des gênes étrangers à ses parents.

Dans le cas de la GPA, l’enfant est conçu du désir de ses parents, mais porté par une autre mère (Le droit français fait la mère à l’accouchement, je fais la mère dès la conception). On offre à l’enfant à naître un destin en 2 parties, in utero et ex utero. Et il portera peut-être des gênes étrangers à ses parents.

Que transmet la mère porteuse à l’enfant ?

en résumé : anticorps, nutriments, tabac, médicaments, voix, langue, plaisirs et peurs…

Alors ? Vous demanderiez une GPA ? Vous porteriez l’enfant des autres ?



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